Des Presses aux Conserveries

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À partir de 1870, les crises de la sardine se succèdent.

Le début du XIXe siècle est très favorable à la pêche à la sardine. Si elle est péchée sur toutes les côtes françaises, la sardine constitue une grande aventure économique pour la Bretagne qui avec elle entre dans l’ère industrielle. La région a quasiment le monopole de la sardine pressée.

Après avoir été pêchée, la sardine est légèrement salée et rangée en pile. Lorsqu’elle arrive dans les usines, la pêche subit une seconde salaison. On compte entre 50 et 75 kilos de sel pour 100 kg de poisson. Au troisième jour, le petit poisson argenté est à flot dans la saumure. Il faut attendre deux semaines pour l’opération de pressage proprement dite. La sardine est alors lavée puis séchée avant d’être placée dans un second baril percé à sa base pour permettre l’écoulement de l’huile et de la saumure. L’huile filtrée sera vendue comme combustible ou pour le radoub des embarcations. L’appareil de pressage est très simple, une barre de presse vient de tout son poids se reposer sur le dessus du couvercle amovible. La sardine ainsi traitée peut se conserver 7 à 8 mois.

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Dès 1805, Alexandre AUMYE installe la première presse à Erdeven, aux abords du village côtier qui deviendra plus tard Étel. En 1806, c’est Pierre MAHEO qui demande l’autorisation de s’installer. Le cadastre fait état, au milieu du siècle, de six presses et d’un établissement à confire la sardine. Bientôt, les conserveries prennent le relais : SOYMIE en 1830, RODEL en 1839, AMIEUX en 1851, CARNAUD en 1854, DUVAL et DANO en 1860. Grâce au procédé révolutionnaire de stérilisation à haute température d’APPERT et au procédé de conservation en boîte de fer-blanc mis au point par COLLIN, les saveurs originelles des produits sont préservées.

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En 1876, on comptabilise 15 établissements qui recrutent plusieurs centaines d’ouvriers issus majoritairement de familles de paysans d’Erdeven, Locoal-Mendon et Plouhinec. Les usiniers font également appel à des ferblantiers ou zingueurs de Nantes que l’on surnomme les « zin-zin ».

À partir de 1870, les crises de la sardine se succèdent : Étel est touché à partir de 1886, année au cours de laquelle la moitié des usines ferment. La ville ne compte plus que 4 conserveries en 1890. Pourtant la sardine réapparaît en 1891. Elle est même très abondante l’année suivante, mais cette surabondance fait chuter les prix. Peu à peu, les pêcheurs se tournent vers le thon, pêche plus rémunératrice. Il s’avère que le germon se travaille très bien en usine et son conditionnement dans les boîtes avec l’huile donne d’excellents résultats. De nouvelles conserveries s’installent : LE BAYON, CHEMIN, LORCY, LE DOUARIN, SAUPIQUET font la renommée d’Étel avec des marques célèbres comme « Le Pépère », « Capitaine Cook » ou « Les délices de Saint-Cado ».

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